Rapport présenté par M. E. Burnat, au nom du comité de direction de l’Association des femmes en couches
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informations détaillées
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- Rapport présenté par M. E. Burnat, au nom du comité de direction de l’Association des femmes en couches
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Auteur : Émile Burnat (1828-1920), ingénieur diplômé de l’École centrale, est par sa mère, Émilie Dollfus, le neveu de Jean Dollfus, dont il épouse la fille, sa cousine germaine, en 1852. Il devient associé-gérant de Dollfus-Mieg & Cie (DMC) de 1856 à 1872, secrétaire du comité de mécanique de la SIM (1858-1871) et vice-président de la SIM (1865-1870). Après 1870, il se retire dans sa propriété de Nant-sous-Vevey où il s’adonne à la botanique.
Commentaire : Émile Burnat présente le bilan de l’association fondée en août 1866 à laquelle ont adhéré 8 grandes entreprises mulhousiennes, signataires d’une lettre d’intention, reproduite ici, précisant les objectifs et les moyens de l’œuvre. Il commence par donner quelques indications sur son fonctionnement et son évolution : un comité de direction de 9 membres, tous des hommes, nomme et supervise une directrice, assistée de deux garde-malades ; chaque accouchée reçoit une somme de 18 F/ quinzaine pendant six mois ; l’association visant le recul de la mortalité infantile, elle impose l’allaitement maternel ; une brochure pédagogique sur les soins à donner aux nouveau-nés est remise à chaque accouchée ; enfin, l’association rend les cotisations obligatoires pour toutes les jeunes femmes de 18-45 ans, mariées ou non, et prend le risque « d’encourager à la débauche » toujours au nom de son principal objectif.
Puis il passe aux résultats (p. 153) sur l’évolution de la mortalité infantile. Avec un taux de 33,4 % (se décomposant en 30,3 % pour les enfants légitimes et 45 % pour les 21 % d’enfants illégitimes), la situation de Mulhouse s’est aggravée depuis 1843 alors que la ville arrivait déjà en dernière position sur 14 villes françaises. L’auteur s’attache alors à identifier les biais qui faussent les statistiques à Saint-Étienne, Rouen ou Roubaix : si les chiffres paraissent meilleurs à Saint-Étienne par exemple, c’est que la mortalité des enfants mis en nourrice à l’extérieur n’est pas comptabilisée par l’état civil de la ville. En revanche, à Guebwiller, la situation est réellement meilleure qu’à Mulhouse. Après deux ans de fonctionnement, l’association enregistre dans ses usines un taux de mortalité infantile de 28,7 % (contre 36,5 % dans l’ensemble de la population ouvrière mulhousienne). Le progrès est tangible, mais assez peu spectaculaire, ce que l’auteur reconnaît implicitement en concluant sur l’emploi des femmes dans l’industrie, source de misères, mais mal nécessaire.
Suivent 4 documents en annexe :
A : règlement de l’association (20 juillet 1866), avec les modifications ultérieures.
B : Bulletin individuel à envoyer à l’établissement au terme du congé de 6 semaines.
C : Bulletins individuels de suivi à envoyer après 6 semaines/3mois/6mois/1an au comité de direction. Puis bilans financiers des premiers exercices : les frais de fonctionnements (appointements de 3 salariés et divers) n’absorbent que 15 % des cotisations.
D : Tableau statistique sur la mortalité infantile au sein de l’association, à Mulhouse et dans 12 autres localités.
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- 1869
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- Rapport présenté par M. E. Burnat, au nom du comité de direction de l’Association des femmes en couchesBurnat, Emile (1828-1920)
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- Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse (BSIM), t. 39, 1869, p. 145-170.