Livret de travail de Gaspard Schaeffer
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- Archives de Mulhouse
informations détaillées
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- Livret de travail de Gaspard Schaeffer
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Le livret de travail est un document administratif qui permet une surveillance des déplacements des ouvriers et un contrôle de leurs emplois successifs. Il commence par le rappel (bilingue) de quelques articles de loi : interdiction des coalitions (grèves), contrat d’apprentissage, règles concernant l’utilisation du livret suivant la loi du 22 germinal an XI (12 avril 1803). .
Ce livret appartient au cordonnier Gaspar Schaeffer, né à Muttersholtz (Bas-Rhin). Il lui est délivré le 30 mars 1840 alors qu’il est âgé de 19 ans. Il termine alors une période de trois ans chez Georges Hurtz chez qui il a fait un apprentissage de deux ans et demi, puis a travaillé comme ouvrier bottier pendant six mois.
Il entame ensuite une sorte de « tour de France » circonscrit à la France de l’Est et à la Suisse. Ses embauches varient de quelques jours à quelques années : il quitte Nancy le 7 juin 1840, Saint-Dié le 12 juillet 1840, Mulhouse le 30 août 1840, puis se fixe à Colmar jusqu’au 19 février 1842, puis reste quelques mois à Besançon jusqu’au 1er août 1842. Il passe huit jours à La Chaux-de-Fonds Bâle, s’arrête trois ans à Berne jusqu’au 19 août 1845. Il passe ensuite par La Singine, Fribourg, Lausanne et va à Lyon où il reste jusqu’au 14 août 1847. Il est de retour à Muttersholtz chez son père le 27 septembre 1848, au terme d’un périple qui a duré huit ans.
Ce dernier témoigne de la mobilité des ouvriers dans leurs jeunes années, y compris lorsqu’ils viennent comme Gaspar Schaeffer de la campagne. Quant au livret, il montre bien la nature de la surveillance policière s’exerçant à l’encontre des ouvriers et la crainte qu’inspire aux autorités l’ouvrier gyrovague. Cette surveillance est particulièrement pointilleuse en Suisse où Gaspar Schaeffer pointe à chacun de ses déplacements.
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- Livret de travail de Gaspard Schaeffer
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- Fonds des manuscrits du Musée historique, 66 TT 547 B