Très humble requête d'un industriel des montagnes des Vosges adressée à M. le Chancelier de France et à MM. les membres de la Chambre des Pairs
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- Learning Center de l'université Haute-Alsace - BUSIM
informations détaillées
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- Très humble requête d'un industriel des montagnes des Vosges adressée à M. le Chancelier de France et à MM. les membres de la Chambre des Pairs
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Auteur : Daniel Legrand (1783-1859) dirige une fabrique de rubans de soie fondée en 1813 par son père Jean-Luc Legrand (1755-1836), originaire de Bâle, qui répondait à l’appel du pasteur Oberlin, soucieux de trouver du travail pour ses paroissiens déshérités. De ses origines, l’entreprise garde son caractère « d’industrie de famille » fondée sur le travail à domicile. Daniel Legrand, qui succède à son père en 1836, renonce d’ailleurs à la mécanisation « pour ne pas sacrifier les intérêts moraux aux intérêts matériels ». A partir des années 1830, il prend position par des lettres ouvertes publiées sur la question sociales, notamment sur le travail des enfants (rassemblées par Norbert Olszak, in Legrand Daniel, Sur le travail des enfants dans les manufactures, 1830-1855, Paris, EDHIS, 1979). La BUSIM ne conserve que trois de ces lettres.
Commentaire : La couverture de la brochure est en soi un manifeste en faveur de la protection de l’enfance, de son éducation religieuse et morale, des caisses d’épargne, mais aussi de l’internationalisation de la réduction du temps de travail (qui n’est pas abordée dans le texte).
Cette lettre ouverte vient après beaucoup d’autres, de 1838 à 1841, dont la liste est rappelée p. 6. C’est un cri d’alarme contre la loi qui vient d’être adoptée par les députés avant qu’elle ne soit définitivement votée par les pairs (loi du 22 mars 1841). Daniel Legrand craint qu’elle n’aboutisse à la généralisation des relais, c’est-à-dire la succession de deux enfants dans la journée sur le même poste de travail, et donc au doublement des enfants mis au travail dans l’industrie à la place des adultes. Il en dénonce donc un effet pervers et demande l’interdiction des relais pour les enfants de moins de 16 ans.
Il se fonde sur une comparaison très précise, terme à terme, des lois françaises (toujours en préparation), anglaise et prussienne qui lui permet de souligner les insuffisances de la loi française. Il adjure les pairs de se mettre au moins au niveau pour ne pas blesser « l’honneur national ». Il prend également l’exemple d’une loi du grand-duché de Bade pour souligner l’écart en matière d’instruction. Mais il affaiblit notablement sa position, même si c’est pour empêcher les relais, en demandant de relever de 8 à 10 h la durée du travail des enfants de 10-12 ans (p. 6)… Il termine son plaidoyer en énumérant les « huit grandes plaies de l’industrie moderne ».
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- Très humble requête d'un industriel des montagnes des Vosges adressée à M. le Chancelier de France et à MM. les membres de la Chambre des PairsLegrand, Daniel
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- Br 3609-4