Proposition de M. Jean-Jacques Bourcart, de Guebwiller, sur la nécessité de fixer l'âge et de réduire les heures de travail des ouvriers des filatures (30 novembre 1827)
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- Proposition de M. Jean-Jacques Bourcart, de Guebwiller, sur la nécessité de fixer l'âge et de réduire les heures de travail des ouvriers des filatures (30 novembre 1827)
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Auteur : Jean-Jacques Bourcart (1801-1855), industriel de Guebwiller, est formé au pensionnat d'Hofwyl (Suisse) où il est l'élève du pédagogue Emmanuel von Fellenberg et où il apprend le devoir de veiller sur le bonheur et le bien-être des ouvriers. Puis il fait un voyage en Grande-Bretagne et retrouve ses amis du pensionnat, les fils de Robert Owen, industriel et expérimentateur social. Il revient en Alsace en 1823 et entre dans la filature de coton de ses beaux-frères, Nicolas Schlumberger & Cie. Lorsqu'il fait sa proposition à la SIM, il n'a que 26 ans.
Commentaire : Ce document est pionnier, car il lance le débat sur le travail des enfants non seulement au sein de la SIM (fondée en 1826), mais aussi à l’échelle de la France. Bourcart est bien informé de des réalités britanniques où la loi de 1825 interdit le travail des enfants de moins de 9 ans et limite le travail des enfants de 9 à 16 ans, mais il entend également poser le problème du travail des adultes. Mulhouse traverse en effet la première crise de surproduction de son histoire industrielle : 11 entreprises font faillite et 3, parmi les plus importantes (DMC, Nicolas Koechlin & Frères, Schlumberger, Grosjean & Cie), ne sont sauvées que par l’intervention de banques bâloises ou parisiennes. Pour convaincre ses confrères, Bourcart part du principe qu’il « est de notre devoir de veiller sur le bonheur et le bien-être des ouvriers », mais il ne recourt pas à la compassion. Il s’appuie sur des arguments rationnels :
• Amélioration de la productivité : en Angleterre, depuis que la loi de 1825 est entrée en vigueur, on produit plus en 12 h qu'en 15 h en France.
• Régulation de la production qui correspondra à la demande.
• Préservation du capital humain : en limitant l'âge d'entrée en fabrique et en réduisant les heures, les ouvriers seront plus robustes et intelligents.
• Ces ouvriers plus forts seront utiles à la défense de la patrie. Il propose finalement d’adresser une pétition à la Chambre et de réunir une commission pour étudier comment adapter la loi britannique.
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- Proposition de M. Jean-Jacques Bourcart, de Guebwiller, sur la nécessité de fixer l'âge et de réduire les heures de travail des ouvriers des filatures (30 novembre 1827)Bourcart, Jean-Jacques (1801-1855)