Rapport du Comité d’économie sociale sur la construction d’une cité ouvrière à Mulhouse, 30 novembre 1853
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informations détaillées
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- Rapport du Comité d’économie sociale sur la construction d’une cité ouvrière à Mulhouse, 30 novembre 1853
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Auteur : Achille Penot (1801-1886) est catholique, né à Nîmes, docteur en chimie. Il est en 1822 chargé des cours de chimie au collège de Mulhouse qu’il dirige pendant plus de trente ans. Membre de la SIM dès sa création, il anime le Comité de chimie et le Comité d’utilité publique. Il publie dans les Bulletins environ 120 études et communications, en particulier sur les questions sociales. Optant, il quitte la ville en 1871 avec l’École de commerce pour s’installer à Lyon.
Commentaire : Le Comité d’économie sociale de la SIM s’intéresse depuis plusieurs années à la question du (mal) logement ouvrier. Le rapport du Dr Penot fait le point sur les débuts de la Société mulhousienne des cités ouvrières (SOMCO), fondée le 10 juin 1853 par Jean Dollfus, le patron de DMC, un an après que le même Penot eut présenté les conclusions du comité en la matière, en particulier le rejet des casernes ouvrières, certes moins onéreuses mais destructrices, à leurs yeux, de la moralité ouvrière.
La SOMCO dispose d’un capital initial de 300.000 francs auquel s’ajoute la subvention du gouvernement impérial. Dès juillet, elle commence l’érection de maisons unifamiliales selon deux modèles, le « carré mulhousien » (avec une variante) et les maisons en bandes « dos à dos ». Le caractère spécifique du projet mulhousien est l’accession à la propriété, les ouvriers devant fournir un apport initial (d’un sixième environ du prix total) et assurer le paiement des loyers sur quinze années.
C’est d’ailleurs cette régularité des paiements dans le temps, plus que le montant total, qui exclut de la Cité la « population flottante » des journaliers non qualifiés. Penot détaille le montage financier rendant possible le projet et, en particulier, la clause d’interdiction de vente pendant dix ans après l’acquisition pour éviter la mainmise sur les maisons de quelques spéculateurs.
La subvention du gouvernement permet de macadamiser les rues quadrillant le quartier, de construire des puits, d’ériger le bâtiment des bains et lavoirs, etc. Au final, la SIM ne cessera de suivre au plus près la réalisation immobilière, commencée en 1853 et terminée en 1897 avec l’érection de 1 243 maisons, qui accueille environ 8 % de la population totale de la ville. La SOMCO, la plus ancienne société immobilière de France, existe toujours.
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- Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse (BSIM), t. 25, 1853, p. 299-316 + planches 194, 195 et 196, p. 398. A noter que la vue générale de la Cité (planche 196), souvent reproduite, n’a rien à voir avec la cité finalement réalisée.
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- Rapport du Comité d’économie sociale sur la construction d’une cité ouvrière à Mulhouse, 30 novembre 1853Penot, Achille (1801-1886)
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