Les houillères de Ronchamp
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- Archives de Mulhouse
informations détaillées
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- Les houillères de Ronchamp
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La découverte des gisements de houille de Ronchamp et Champagney, en Haute-Saône, vers 1750, a très vite attiré l’attention des acteurs économiques mulhousiens. Alors que la consommation de bois par les manufactures mulhousiennes préoccupe le Magistrat de la ville, l’utilisation de charbon de terre, comme à Bâle, pousse les autorités mulhousiennes à expérimenter cette ressource énergétique.
L’exploitation de ces gisements, définitivement autorisée par un arrêt du Conseil d’Etat du Roi (1er mars 1763), est accordée au prince-abbé de Lure pour l’exploitation sur le ban de Champagney et au seigneur d’Andlau pour celle située sur le ban de Ronchamp. A la suite de la Révolution française, les gisements relevant de l’abbaye de Lure devinrent des biens nationaux, de même que ceux relevant de la Seigneurie de Ronchamp au titre de la loi portant sur les séquestres des biens des émigrés. En l’An XIII, la part des mines restée biens nationaux fut cédée à l’Ordre national de la Légion d’Honneur.
Le développement des manufactures mulhousiennes renforça l’intérêt mulhousien pour ces mines. L’usage à venir de la vapeur nécessitant un approvisionnement en charbon poussa Daniel Dollfus-Mieg, patron de DMC, à se porter acquéreur de la moitié des houillères en 1812 pour former la Société Andlau, Dollfus, Mieg & Cie. L’exploitation des gisements de houille s’accentua au cours des décennies suivantes. En 1841, la veuve de Daniel Dollfus-Mieg demanda la licitation des établissements de Ronchamp. L’exploitation fut reprise par la Société Demandre, Bezanson & Cie, puis par la Société civile des Houillères de Ronchamp en 1854 à laquelle participèrent de nombreux industriels mulhousiens.
Les documents présentés sont peu connus des spécialistes de ces mines. Ils sont issus de différents fonds conservés aux Archives de Mulhouse. Les documents antérieurs à 1798 sont conservés dans le fonds ancien de la Ville de Mulhouse alors que ceux ayant trait à l’exploitation de ces mines par la famille Dollfus sont issus des fonds du Musée des Familles Dollfus, Mieg etKoechlin et de DMC.
On y voit figuré l’état de l’exploitation durant la première décennie du XIXe siècle. Le plan géométrique (Document 1) présente les galeries et affleurements autour du hameau de la Houillère qui est le cœur de l’exploitation initiale. C’est dans ce hameau qu’est foncé le premier puits à partir de 1810, le puits Saint-Louis. Les documents 2 et 3 sont, quand à eux, des plans des travaux souterrains. Le premier d’entre eux est établi le 15 thermidor an 12 (3 août 1804) par l’ingénieur des mines Louis-Clément Houry (Document 3). Le second, daté de 1808, est l’œuvre de Jean-François Clère, ingénieur des mines également (Document 2). La confrontation de ces deux plans permet de mettre en évidence la progression du creusement des galeries, mais également les projets d’exploitation des gisements qui vont conduire à la mise en œuvre du puits Saint-Louis.
La physionomie des installations de surface du puits Saint-Louis et du hameau de la Houillère nous est d’ailleurs connue par une lithographie de Rothmuller et Engelmann, datée de 1826 (Document 4). Sur celle-ci figure la machine à vapeur installée en 1819 pour remonter les chariots du puits, ainsi que le manège utilisé à ces fins avant l’introduction de la machine à vapeur. L’entrée du puits se situe entre ces deux installations. L’exécution de cette lithographie traduit l’importance de cette houillère pour l’industrie alsacienne.
Documents présentés :
Document 1 : Plan géométrique de la houillère de Champagney et de Ronchamp (vers 1805). Archives de Mulhouse, 66TT52/19.
Document 2 : Plan des travaux souterrains de la houillère de Ronchamp et Champagney (1808). Archives de Mulhouse, 66TT52/20.
Document 3 : Plan des travaux souterrains de la houillère de Ronchamp et Champagney en l’an 12. Archives de Mulhouse, 66TT52/21.
Document 4 : Partie méridionale des houillères de Champagney et Ronchamp (1826). Musée historique de Mulhouse, N° d’inventaire 121/30.
Bibliographie sélective :
POUSSIGUE Léon, Notes historiques sur les Houillères de Ronchamp. Mulhouse-Belfort-Paris : Société générale d’Imprimerie, 1924.
PARIETTI Jean-Jacques, Les Houillères de Ronchamp. I La mine. Vesoul : Editions comtoises, 2002.
GODARD Michel, Enjeux et impacts de l’exploitation minière du bassin minier de Ronchamp (1810-1870). Thèse de doctorat, Université de technologie de Belfort-Montbéliard/Université de Franche-Comté, 2012.
LABOULAIS Isabelle, La Maison des mines : la genèse révolutionnaire d’un corps d’ingénieurs civils (1794-1814). Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2012. David Bourgeois
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