Recherches statistiques sur Mulhouse - Chap. 11 Caisses de secours mutuels
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- Bibliothèque municipale de Mulhouse
informations détaillées
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- Recherches statistiques sur Mulhouse - Chap. 11 Caisses de secours mutuels
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Auteur : Achille Penot (1801-1886) est catholique, né à Nîmes, et docteur ès science (1829). Il arrive à Mülhausen en 1822 et chargé des cours de chimie au collège de Mulhouse qu’il dirige pendant plus de trente ans. Membre de la SIM dès sa création, il anime les comités de chimie et d’utilité publique et devient en quelque sorte le porte-parole de la SIM. Achille Penot devient vice-président de la SIM en 1852. En 1871, il quitte Mulhouse pour s’établir à Lyon où il fonde l’école de commerce sur le modèle de celle de Mulhouse. Il publie dans les Bulletins environ 120 études et communications, en particulier sur les questions sociales. Ses travaux statistiques, tout comme son engagement très fort dans le cadre philanthropique d’une ville en pleine métamorphose économique et sociale en font un témoin rare et précieux de la Révolution industrielle.
Commentaire : Achille Penot réalise un inventaire, fort rapide compte tenu de la situation alors existante, des caisses de maladie et de prévoyance (décès).
Il dénombre 28 associations d’ouvriers, essentiellement constituées au niveau des entreprises, mais également des corps de métiers. Le nombre des sociétaires est de 3 785 (environ 1/5e des ouvriers actifs à Mülhausen et Dornach, ce qui représente incidemment une population d’ouvriers d’environ 20 000 individus). Notons au passage que les femmes sont exclues des sociétés de secours mutuel. L’auteur nous renseigne de manière détaillée sur le budget global de ces associations (elles disposent d’un fonds de 29 048 F au 1er novembre 1842), sur les conditions d’admission, les cotisations versées ainsi que les prestations fournies. Il convient de souligner qu’une fois de plus, la situation des ouvriers de la Société André Koechlin & Cie (future SACM) est la plus enviable. Eugène Véron (Les institutions ouvrières de Mulhouse et des environs, Hachette, 1866) nous apprend en effet que les indemnités de 1,50 F par jour sont versées par la caisse active dans cette entreprise et que cette dernière contribue aux frais de médecin et de pharmacie.
Ce texte répond, lui aussi, aux constats du Dr Villermé (Tableau de l’état physique et moral des ouvriers du textile, 1840).
Autre élément intéressant, Achille Penot, qui a eu accès aux comptes des associations, détermine un absentéisme pour maladie de 2,5 jours par an et par sociétaire. La base annuelle de travail était alors de 300 jours. Actuellement, avec une base annuelle de travail de 220 jours, la durée moyenne d’absence par salarié pour maladie est de 34,7 jours (chiffres 2014).
L’auteur développe, de manière utopique mais fort intéressante, une idée de caisse générale d’assurance maladie et de retraite, qui serait cogérée par les ouvriers, les patrons et la commune. Tout en critiquant les idées saint-simoniennes, l’esprit de son propos s’insère dans une vision plus sociale (au sens contemporain du terme) de la société, tout en restant foncièrement assise sur les fondements libéraux qui caractérise le courant majoritaire de la SIM à cette époque. Il convient de rappeler que la grande césure à la fois économique, sociale et des mentalités intervient à Mulhouse avec le Bäckafest (le 26 juin 1847, émeute frumentaire due à la cherté du pain) mais surtout du fait de la Révolution de février 1848. Celle-ci va conduire le patronat mulhousien à développer sensiblement son action sociale.
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- Recherches statistiques sur Mulhouse - Chap. 11 Caisses de secours mutuelsPenot, Achille (1801-1886)
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